Mourrir en bonne santé
Une Science de l'Esprit
Dans la Chine ancienne, on ne payait pas le médecin quand on lui rendait visite pour soigner une maladie qui s’était déclarée. En revanche, il rendait des visites régulières à ses patients afin de s’assurer de leur bonne forme et ce n’est qu’à ces occasions qu’il recevait compensation. Ainsi, il était considéré en échec s’il n’avait pas su prévenir une maladie et ne recevait donc aucun paiement pour soigner. On savait donc qu’un médecin était mauvais quand une longue queue de patients se formait à sa porte. Si ce protocole s’est un peu perdu dans la Chine d’aujourd’hui, la médecine traditionnelle chinoise ne s’en remet pas moins aux mêmes principes : prévenir et circonscrire les causes des maladies en déterminant les types de déséquilibres. Ceux-ci sont basés sur l’observation et la mise en relation d’une série de critères allant des conditions climatiques aux conditions émotionnelles en passant par le style de vie, les antécédents personnels, familiaux et enfin les configurations astrologiques . Chacun de ces critères est d’égale importance pour confectionner à chaque individu un « programme » d’hygiène sur mesure à base de plantes et autres concoctions. On retrouve dans toute la pensée traditionnelle chinoise, cette approche systémique qui n’observe pas les éléments individuellement mais plutôt les principes qui gouvernent la relation des éléments entre eux. Si l’on demande au paysan chinois le plus court chemin vers la ville, il observera le temps qu’il fait, la course des oiseaux dans le ciel, votre moyen de transport, le nombre de valises,… et vous indiquera s’il vaut mieux passer par les champs ou par la montagne.
Si l’on observe maintenant les principes qui régissent nos systèmes de santé et notre relation à notre médecine, on peut raisonnablement avoir quelques sueurs froides face à certains constats. Car plus nous sommes informés, moins nous savons ce qui est vrai. Contrairement à la physique ou à la chimie, il semble évident que la médecine n’est pas une science pure, dans le sens où même des outils soit disant sophistiqués peuvent donner des résultats qui différent d’une circonstance à l’autre, et on sait aussi maintenant que les vérités médicales ne perdurent pas forcément dans le temps. Ainsi, l’unité de mesure qui servira à déterminer la séropositivité d’un patient variera d’un pays à l’autre et d’un test à l’autre. Depuis 2015, les recommandations sur les taux limites de cholestérol ont été éliminées par les plus hautes institutions américaines (les départements de l’agriculture et de la santé). Il a par ailleurs fallu des années pour faire la relation entre l’usage du tabac et certaines maladies. Comment s’en remettre au discernement de notre médecin alors que celui-ci est bombardé d’informations aléatoires par les laboratoires pharmaceutiques, et ceci dès ses premières années d’études ?
Il y a quelques années, des études faites en Thailande démontraient que toutes sortes de médecins, des plus qualifiés aux simples charlatans, étaient tout aussi efficaces s’ils avaient les qualités d’esprit et de cœur pouvant encourager les patients à trouver leur propre pouvoirs de guérison. Selon le guide médical le plus consulté aux Etats-Unis (Goldman Cecil Medicine), l’Art du soin et du réconfort, guidé par des siècles de bon sens reste la pierre angulaire de la médecine. Sans ces qualités humaines premières, effectivement, la pratique de la Médecine reste aléatoire et risque de n’être qu’un commerce de plus, qui n’aura sauvé ni un Steve Jobs, ni d’autres, malgré leur fortune colossale, d’une maladie qui leur fut fatale à un âge relativement jeune. Il n’y a certainement aucune considération morale ou religieuse à retenir de ces faits, si ce n’est que ni l’argent, ni la santé ne sont des sciences exactes. Et quiconque essaye de vous convaincre du contraire est en train de vous vendre quelque chose.